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Îlot de chaleur urbain : définition
L’expression « îlot de chaleur urbain » (ICU) désigne l’écart de température entre le milieu urbain et la périphérie moins dense, les zones rurales ou les espaces verts. La différence de chaleur peut atteindre en été jusqu’à plus de 10°C1 et entrainer de multiples conséquences sur le confort, la santé, la biodiversité, la pollution de l’air, etc. Longtemps considérées comme bénéfiques pour faire face aux hivers rigoureux, ces vagues de chaleur urbaine qui augmentent autant en nombres qu’en intensité, nécessitent des mesures concrètes pour éviter des conséquences trop sérieuses et aggravées par le changement climatique.
Quelles sont les causes des îlots de chaleur urbains ?
Selon le CNRS, les îlots de chaleur sont surtout le résultat des activités humaines et de l’urbanisme. La pollution ne joue quasiment aucun rôle dans leur apparition ; les épisodes de mauvaise qualité de l’air étant plutôt des conséquences des îlots de chaleur.
Les ICU sont principalement dus :
- à la morphologie urbaine (type de bâtiments, densification…),
- aux apports entropiques (climatisation, transport…),
- à la nature des surfaces urbaines (matériaux de construction, revêtements de sol…).
La plupart des surfaces des bâtiments et des routes sont des absorbeurs de chaleur du soleil, à l’inverse des espaces naturels (prairies, forêts, lacs…). Par ailleurs, l’atmosphère des milieux urbains est plus chargée en gaz à effet de serre, ce qui crée une barrière empêchant les températures diurnes et nocturnes de diminuer. La chaleur se retrouve alors piégée au-dessus de la ville, créant ce qu’on appelle une bulle de chaleur.
Combinés, ces effets favorisent l’écart de température entre la ville et les zones rurales à proximité et ne permettent pas un rafraîchissement nocturne. C’est pourquoi il est essentiel pour les collectivités d’ajuster l’aménagement urbain et de lutter contre les îlots thermiques.
Quelles solutions pour réduire l’impact des îlots de chaleur urbains ?
Les surfaces minéralisées comme le goudron ou les murs de brique, les tuiles… ont un fort impact d’îlots de chaleur urbain. Face à la hausse des températures, la réduction de ces surfaces et la création d’îlots de fraicheur est la stratégie la plus importante à mettre en œuvre pour les villes. Par où commencer pour relever ce défi ?
Repenser l’espace urbain
La concentration des bâtiments, la disparition des espaces verts, ou encore, la circulation des voitures contribuent à l’augmentation des dômes thermiques. Certains aménagements peuvent permettre de réduire la production de chaleur. Par exemple : créer des courants d’air pour permettre une meilleure circulation de l’air, ou encore déployer des pistes cyclables pour inciter les habitants à utiliser davantage de moyens de transport « verts ».
Utiliser des matériaux qui retiennent moins la chaleur
Un effort doit également être réalisé pour repenser les infrastructures urbaines. Certains matériaux minéraux absorbent et retiennent énormément la chaleur comme le béton. La solution peut donc être de remplacer ces matériaux par des revêtements innovants qui retiennent moins la chaleur.
Entre autres, les villes peuvent recourir à des revêtements perméables laissant davantage passer l’eau de pluie. Ce type d’aménagement favorise le rafraîchissement de l’atmosphère (par évaporation) et permettent de lutter contre les îlots de chaleur urbains
Verdir la ville et créer des îlots de fraicheur
Le verdissement de l’espace urbain est un autre moyen efficace pour prévenir les îlots de chaleur urbains. Verdir une ville, c’est réduire les espaces couverts par l’asphalte pour augmenter la quantité de végétaux et d’îlots de fraicheur. Plusieurs solutions sont envisageables :
- Se réapproprier les espaces urbains délaissés pour créer des parcs, plus respirables pour les habitants surtout en été,
- Planter des arbres le long des rues pour absorber l’énergie solaire et la chaleur.
Augmenter l’albédo des surfaces
Les surfaces sombres absorbent plus la chaleur que les surfaces plus claires. L’une des stratégies les plus simples pour réduire les îlots de chaleur urbains est donc d’augmenter l’albédo des surfaces. C’est-à-dire blanchir certains surfaces ou utiliser des matériaux plus pâles.
Rénover et concevoir des bâtiments plus « verts »
Bâtir des bâtiments moins gourmands en énergie permet de limiter leur impact sur l’environnement, et ainsi réduire la formation d’îlots de chaleur urbain. L’enjeu est donc d’améliorer l’efficacité énergétique du bâti en s’appuyant sur des matériaux appropriés, sur des systèmes de récupération d’eau de pluie, ou encore, sur l’augmentation de l’albédo des toitures. En clair, concevoir des bâtiments qui prennent en compte le climat et l’environnement pour réduire les besoins en énergie